Le nombre de cyberattaques hebdomadaires a augmenté de 8 % rien qu’au deuxième trimestre de 2023, et les ransomwares ont affecté 66 % des organisations cette même année. Cette hausse s’explique en partie par l’adoption croissante du travail à distance et du cloud computing qui ont bouleversé les modèles de sécurité basés sur un périmètre défini.  

 

Face à cette nouvelle réalité, l’approche Zero Trust se présente comme une solution impérative pour les entreprises. Qu’est-ce que c’est ? Comment la mettre en œuvre dans votre PME ? Alticap répond à toutes vos questions dans cet article. 

 

Comprendre la fin du périmètre de sécurité  

Autrefois, les entreprises sécurisaient leurs données en créant un périmètre autour de leurs ressources IT physiques. Cela signifiait que tout ce qui se trouvait à l’intérieur de ce périmètre était considéré comme sûr, tandis que les menaces étaient supposées venir de l’extérieur.  

 

Cette approche, basée sur des pares-feux robustes et des solutions de sécurité périphériques, a longtemps été la norme. Aujourd’hui, ce modèle se veut obsolète, notamment à cause de différents facteurs comme le télétravail, l’adoption du cloud computing ou encore l’augmentation du risque interne avec des virus de plus en plus sophistiqués. 

 

Les défis posés par la mobilité et le télétravail 

L’essor du télétravail et la mobilité des employés ont érodé ce modèle traditionnel. Avec des collaborateurs accédant au réseau d’entreprise depuis des emplacements distants et différents appareils mobiles, souvent moins sécurisés, les risques d’intrusion se multiplient.  

 

Ce phénomène expose les réseaux à des vulnérabilités que le périmètre de sécurité traditionnel est peu capable de gérer. 

 

L’impact de l’adoption du cloud computing 

Parallèlement, l’adoption croissante du cloud computing remet également en question l’efficacité du périmètre de sécurité.  

 

Les données et applications migrent vers des infrastructures cloud, où les protections internes traditionnelles ne sont plus suffisantes. Cette évolution vers des services basés sur le cloud exige une approche plus adaptable et réactive pour maintenir la protection des ressources. 

 

L’augmentation des menaces internes 

En 2023, les vulnérabilités internes, souvent camouflées et ardues à neutraliser, ont formé une portion croissante des incidents de sécurité : avec 17 % des cas liés à des ransomwares et 21 % impliquant l’usage de backdoors, selon Cloudwards. Parallèlement, 39,6 % de toutes les menaces par email étaient des tentatives de phishing, un vecteur d’attaque persistant et prédominant.  

 

Ces failles, tirant parti des accès légitimes, posent un risque majeur par leur nature indétectable jusqu’à l’apparition de dommages importants.  

 

Cette nouvelle réalité du paysage cybernétique dicte une refonte de la stratégie de sécurité. Le modèle Zero Trust offre une réponse adaptée, en supposant qu’aucun utilisateur ou appareil n’est fiable par défaut, quel que soit son emplacement. 

 

Le modèle Zero Trust : définition, principes et avantages  

Selon une enquête de Tech.co, plus de 26 % des leaders d’entreprise doutent de leur capacité à défendre leur organisation contre les violations de données. Zero Trust aborde ce problème en imposant une vérification rigoureuse de chaque demande d’accès.  

 

Le Zero Trust repose ainsi sur 4 grands principes : 

1. La vérification continue  

Chaque demande d’accès est évaluée en temps réel. Le but est de garantir que seules les requêtes validées et jugées sûres par des critères préétablis obtiennent l’accès à une application. 

 

Ce filtrage minutieux élimine les vulnérabilités associées à la confiance excessive envers les acteurs internes et réduit ainsi le risque d’intrusions non autorisées. 

 

2. Le principe du moindre privilège  

Cette couche de sécurité supplémentaire assure que les droits d’accès sont accordés uniquement pour les ressources nécessaires à l’exécution de tâches spécifiques. Une bonne pratique qui réduit considérablement la surface d’attaque, ainsi que les risques d’exposition accidentelle ou malveillante des données sensibles. 

 

Cette approche granulaire garantit que les permissions sont accordées selon des critères stricts, et constamment réévalués, en fonction des risques et du contexte de la demande.

 

3. La segmentation du réseau  

La segmentation du réseau en sous-sections isolées aide à confiner et contrôler les incidents de sécurité. Cette stratégie préventive empêche une faille mineure de se propager et de devenir un risque majeur pour l’ensemble de l’infrastructure informatique. 

 

En effet, même en cas de compromission des identifiants, l’attaquant ne peut accéder qu’à une portion restreinte du réseau.  

 

Cette segmentation aide à confiner et à contrôler les dommages potentiels, minimisant l’impact global sur les opérations de l’entreprise. 

 

4. Le monitoring constant  

Une surveillance continue et une analyse comportementale des activités sur le réseau permettent de détecter des anomalies ou des mouvements suspects. Ce processus inclut l’analyse des modèles d’accès, les tentatives de connexion et les transferts de données.  

 

Lorsqu’une activité suspecte est détectée, des alertes automatiques sont générées, permettant une intervention rapide.  

 

 

L’efficacité du modèle Zero Trust dans la protection des ressources critiques est indéniable. Cependant, sa mise en œuvre dans une PME nécessite une stratégie bien planifiée… 

 

Mise en place d’une stratégie Zero Trust dans une PME  

La mise en place d’une stratégie Zero Trust dans une PME est essentielle, surtout dans un contexte où les dépenses mondiales en sécurité de l’information devraient augmenter de 14,3 % pour atteindre plus de 215 milliards de dollars en 2024. Avec près de 95 % des entreprises prévoyant d’augmenter leur budget de sécurité, il est clair que l’importance d’adopter ce modèle est plus évidente que jamais.  

 

Comment ? En respectant ces 5 étapes : 

 

1. Implémenter l’authentification multi-facteurs (MFA) 

L’authentification multi-facteurs renforce considérablement la sécurité en ajoutant des couches de vérification. Les entreprises qui ont activité la MFA subissent moins fréquemment des compromissions, particulièrement lors d’attaques ciblant le courrier électronique professionnel. 

 

2. Appliquer le principe du moindre privilège 

Restreindre l’accès des utilisateurs aux seules ressources nécessaires pour accomplir leurs tâches limite la surface d’attaque possible. Pour ce faire : 

  • Catégorisez les données et les systèmes en fonction de leur sensibilité et de leur importance pour l’entreprise. 
  • Déterminez les niveaux d’accès nécessaires pour chaque rôle au sein de l’entreprise, en évitant toute autorisation superflue. 
  • Mettez en place des contrôles rigoureux qui ne permettent l’accès qu’aux ressources strictement nécessaires pour le rôle de l’utilisateur. 
  • Révisez périodiquement les droits pour s’assurer qu’ils restent appropriés à mesure que les rôles des utilisateurs évoluent ou que les ressources changent. 

 

3. Segmenter le réseau 

La segmentation du réseau implique sa division en blocs plus petits et gérables, ce qui permet de contrôler et de surveiller le trafic de manière plus efficace. Voici comment procéder : 

  • Déterminez les groupes logiques au sein de votre organisation qui nécessitent un accès réseau distinct, comme les départements financiers, RH ou R&D. 
  • Utilisez des sous-réseaux pour diviser physiquement le réseau et des VLANs (Virtual Local Area Networks) pour isoler le trafic. Cela permet de réduire les risques de propagation latérale des menaces. 
  • Mettez en place des pares-feux et des listes de contrôle d’accès (ACLs) spécifiques à chaque section. 
  • Utilisez des outils de surveillance réseau pour détecter et alerter sur les comportements anormaux ou les tentatives d’accès non autorisées. 
  • Vérifiez régulièrement l’efficacité de la segmentation en effectuant des tests de pénétration et des évaluations de sécurité pour identifier et corriger les failles potentielles. 

 

 

La fin du périmètre de sécurité est une réalité incontestable. Il est important de tenir compte de l’environnement cyber, de plus en plus complexe et malicieux, pour adopter une approche proactive de la sécurité informatique. Le Zero Trust répond à ce besoin d’un réseau dynamique, en veille constante, pour protéger vos données confidentielles et éviter les dégâts coûteux d’une cyberattaque. 

 

Pour réussir votre transition, comptez sur l’expertise d’Alticap. Nos consultants vous guident à chaque étape dans la mise en œuvre d’un modèle Zero Trust dans votre organisation.